Sources du Lison

Après l’effondrement du plafond d’une salle souterraine, s’est ouverte une résurgence du Lison, le creux Billard, le long duquel quelques grottes recrachent en fracas le surplus d’eau. Les dessins et peintures de ces sites karstiques témoignent de l’intérêt géologique que le peintre Gustave Courbet leur porte. Ces tableaux de grottes, creux et sources ont été rapprochés par leur symbolique et leur composition à ses tableaux de nus, comme l’Origine du Monde (musée d’Orsay).

Accompagné de son âne Gérôme, Courbet peint à plusieurs reprises la pittoresque source. « Courbet était donc en face de ce beau site avec sa toile encore vierge […] – Cela vous étonne que ma toile soit noire ! nous disait-il. La nature sans le soleil est noire et obscure ; je fais comme la lumière, j’éclaire les points saillants, et le tableau est fait. […] Faites-donc […] avec un pinceau des rochers comme cela que le temps et la pluie ont rouillés par de grandes veines du haut en bas ! »

Appelée aussi « manteau de Saint-Christophe », cette arcade haute de 100 m et large de 30 m, est le départ d’un cours exploré à ce jour sur 4 km. Nombreuses sont les grottes et sources représentées par Courbet, aux abords du Lison, dont la grotte Sarrazine. Le peintre s’y rend régulièrement, à l’occasion de ses visites à Max Buchon à Salins-les-Bains, qui décrit le site ainsi : « A une certaine hauteur s’ouvre une excavation profonde comme une voûte d’église et soutenue comme elle par des piliers. »