Roche de Hautepierre

Dominant le magnifique village de Hautepierre-le-Châtelet, commune des Premiers Sapins, la Roche de Hautepierre-le-Châtelet se distingue facilement sur le sommet des gorges de la Loue.

Les lépidoptères (nom scientifique des papillons) sont bien présents sur le site ! En effet, on ne compte pas moins de 50 espèces de papillons sur la roche. Adeptes des milieux ouverts, ils apprécient les hautes herbes du haut de la crête où ils trouvent bon nombre de plantes pour se nourrir et déposer leurs œufs. Chaque espèce a une plante favorite, que l’on appelle plante hôte et qui peut varier au cours de l’évolution du papillon : la chenille et l’adulte d’une même espèce peuvent avoir besoin de deux plantes différentes.

Vous vous trouvez ici au point culminant de la Roche (881m).  La croix, initialement en chêne et plusieurs fois foudroyée, a été remplacée par la pierre en 1914. Vous apercevez d’ici les villages de Mouthier-Haute-Pierre, Hautepierre, ainsi que le hameau du Châtelet, dont les histoires sont étroitement liées au fil des siècles…

À 881 mètres d'altitude, profitez d'un panorama exceptionnel sur la haute vallée de la Loue, les montagnes du Jura et le Mont-Blanc. La roche de Hautepierre est également un site d'escalade.

Le Jura est une chaîne de montagnes en forme d’arc, formée consécutivement au plissement alpin il y a 30 millions d’années. Auparavant, il aura fallu 130 millions d’années pour que la mer dépose 1500 m de sédiments (ère secondaire) à dominante calcaire et marneuse. Le « grand ravin brutal » d’Émile Lonchampt trouve une explication géologique. En effet, le Jura présente une alternance de plateaux, séparés entre eux par des zones de failles et de plis appelées faisceaux.

Les « flancs des monts » sont très largement boisés et vous pouvez observer la présence de bois mort sur cette partie du sentier. Autrefois évincé de nos forêts, il est à présent souvent conservé… En effet, il permet d’abriter de nombreuses espèces et sert de garde-manger.

Les espèces d’oiseaux sont nombreuses à nicher dans les trous et failles offerts par la roche, et il semble que cela soit le cas depuis de nombreuses décennies, puisqu’Émile Lonchampt y fait référence dans plusieurs de ses poèmes. On trouve ici diverses espèces (faucon pèlerin, hirondelle des rochers, martinet à ventre blanc…) se reproduisant au sein même de la roche, de janvier à juillet inclus. Il est donc nécessaire de garder la zone la plus calme possible, afin de ne pas les déranger durant leur nidification.

Ces mares empierrées étaient des réservoirs d’eau au XIXème siècle, le village se trouvant plus près du rocher avant son incendie. Elles sont restées en bon état, même si une restauration a été réalisée en 2021, et abritent maintenant de nombreuses espèces. Les mares sont des milieux très riches en larves d’insectes et en libellules, ainsi qu’en reptiles et amphibiens qui trouvent ici nourriture et abri.

Afin de préserver le paysage et les milieux de pelouse, des opérations de débroussaillage ont eu lieu, et il est important à présent de contrôler la repousse. C’est pourquoi vous pourrez observer la présence de chèvres et d’ânes qui vont limiter la pousse des arbres et arbustes. Il ne s’agit pas seulement d’un troupeau d’animaux domestiques, ce sont les gardiens du site !