Roche Champion par le Gît du Désert

La falaise de la roche Champion marque le bord du massif du Risoux et sépare la Suisse de la France. Avant le XVIe siècle, aucun des deux pays ne souhaitait s’approprier le Jura couvert de forêt mais au fur et à mesure des défrichements pour l’agriculture, la concurrence pour les terres a enflé. La Réforme accentue cette rivalité qui crée un clivage politique et religieux : protestants en Suisse et catholiques en Franche-Comté. La croix catholique de la roche Champion affirme cette appartenance religieuse.

Le cours d’eau traversé vient de la combe des Cives. Il est rejoint par un autre ruisseau venant des pentes du Risoux, le massif qui vous surplombe. Après un parcours souterrain, le ruisseau ressort près de Morez à une dizaine de kilomètres d’ici. Entre temps, il s’écoule à travers la tourbière qui se comporte comme une véritable éponge en période de pluie et de fonte des neiges. La tourbière limite ainsi les inondations, puis restitue progressivement l’eau en période sèche. Elle joue également un rôle d’épuration en filtrant l’eau qui la traverse.

Jusque-là obligés de suivre le culte à Châtelblanc ou à Chaux-Neuve voire Mouthe pour les grandes fêtes, les habitants du village de « Champion » (le premier nom du lieu) prennent en 1632 une délibération pour avoir un lieu de culte bien à eux. Pas question d’avoir une « église paroissiale », simplement une chapelle dépendant de la paroisse de Mouthe. Construite « es Bos », c'est-à-dire « au milieu des bois », elle donnera son nom définitif à la commune : Chapelle-des-Bois.